Pourquoi ce deuxième abécédaire ? 

Parce que c'est 

Passionnant 

Rasse (calle de le -)   

Les rasse (ou razze, ou rascie) étaient des draps de laine grossière provenant de Rascia (ou Rassa) en Serbie. Les Schiavoni faisaient commerce de ces tissus, qui étaient particulièrement utilisés à Venise pour recouvrir les felzi des gondoles.



Scarpets   


Certains magasins à Venise vendent encore ces chaussures italiennes, les scarpets friulane (ou furlane). Ce ne sont pas des souliers, ni des pantoufles, ni même des espadrilles. Elles sont originaires de la région Nord-Est de l'Italie, la Carnia. Jadis ce travail était fait à la maison par les femmes, mais aujourd'hui il ne reste que peu d'artisans à les produire. Cette chaussure unisexe peut être portée à la maison mais aussi dehors. Les scarpets sont cousues entièrement à la main, dessus en velours, doublage en jute.

La caractéristique la plus particulière est que la semelle doit être absolument faite en pneu usagé de bicyclette. Pour cette raison, elles étaient classiquement portées par les gondoliers, parce que la semelle de gomme leur évitait le risque de glisser. Les pneus usagés sont maintenant difficiles à trouver, mais quelques anciens tournent encore dans le Frioul à la recherche de la précieuse matière.

Il y a quelques années, la propriétaire d'un magasin de chaussures à Milan eut l'intuition de leur succès potentiel et, ayant déposé la marque "scarpèts à porter", les a exposées dans la vitrine de son magasin. Depuis lors leur succès est devenu éclatant, et les scarpets ont été portées durant les défilés de mode de divers stylistes parmi lesquels Dolce & Gabbana et Giorgio Armani. On les vend aujourd'hui à des prix exorbitants dans des magasins élégants à Florence, Venise, Milan et Rome. Bien sûr on en trouve également dans le Frioul et ailleurs en Italie, dans des petits magasins anonymes à des prix normaux. Mais attention aux imitations industrielles souvent produites en Chine."

d'après http://imp.free.fr/horde/util/ ... &Horde= 3291c36d98b7197fbbb1e715cc83dda3 article non daté


Tabarro   

C'était il y a longtemps et je ne connaissais pas encore l'existence de cette longue cape noire. Aussi lorsque je vis ce personnage campé dans la trattoria de Ruga Rialto, dans l'attente d'une table vide, fièrement drapé dans son tabarro et emmitouflé dans son écharpe écarlate, port de menton altier, j'ai tout de suite su qu'il me fallait, moi aussi, ce vêtement-là. Je ne saurai jamais ce qu'il a mangé ce soir-là, si ce qu'il avait dans son assiette avait aussi noble allure que lui. Et j'aurai dû attendre, pour voir comment il se drapait avant de sortir (dans un si petit espace), mais j'avais épluché tout mon branzino, j'avais avalé mon caffè, et il y avait du monde qui attendait. Alors bonne poire... Depuis, lorsque je me rends pour affaire à Venise, si c'est l'hiver, je prends toujours mon tabarro (col astrakan) dans ma valise-cabine. Ca prend de la place mais ça vaut le coup du point de vue romantisme.



Uvetta sotto grappa   

Les raisins secs sont de plusieurs types : de Corinthe, de Smyrne, de Malaga. Les sultanines, variété sans pépin, peuvent agréablement entrer dans la recette des sarde in saor.
Il est plaisant aussi de déguster des raisins (frais ou secs) noyés dans l'alcool, en dessert : c'est l'uvetta sotto grappa, qu'il convient de consommer avec modération, quand on peut en trouver, à la fin d'un agréable repas de poisson.



Vedova   

Emilio Vedova (Venise 1919-2006) : une oeuvre sous le signe de la critique politique et de l'engagement artistique. Il n'a jamais cessé de travailler, de protester, d'expérimenter de nouvelles techniques, de nouveaux formats. Grand prix de la Biennale de Venise en 1960. Titres d'oeuvres : Geometrie nere, Scontro di situazioni, Plurimi, Plurimi-Binari, Dischi, Disco-Plurimo.
    
  


Waltrauts & R   

Les Suites vénitiennes (BD en 9 volumes) : "Dans la Venise du XVIII° siècle, celle de Casanova, Goldoni et Canaletto, une série de meutres qui semblent suivre un certain rituel, pousse Alessandro à mener l'enquête, et à utiliser les incantations magiques de sa compagne noire, en se cachant des Inquisiteurs de la Sérénissime" (Bedetheque). Mais des épisodes ont lieu aussi en Afrique et dans les Antilles...
Le personnage que je préfère, ce n'est pas Beltrame : c'est, dans les trois premiers volumes, Venise mise en scène la nuit sous des ciels hachurés.
Un jeu passionnant est de retrouver l'emplacement des lieux fidèlement dessinés :


Un dessin de la BDUne archive FilippiLe même endroit, de nos jours
Nuitemment......dans le Castello


Xe mejo nà torta spartia in tantti che nà merda magnà da solo   

Bien sûr ! Tu parles d'un bon sens... Même si on préfère nà torta da solo...


Yourcenar   

Pour le Y, je n'ai pas d'autre inspiration :
  Merci GoogleBooks


Zoppieggi   

A nouveau les chaussures, sujet sensible.

Les souliers les plus extravagants imaginés par les cordonniers vénitiens furent les zoppieggi, espèces de chaussures montées sur des semelles de bois, souvent décorées ou peintes, qui atteignirent jusqu'à 40 cm de hauteur. Réalisées probablement pour permettre de marcher dans les ruelles et dans les cours qui alors n'étaient pas toutes pavées, ou lorsque l'acqua alta rendait les déplacements difficiles, les zoppieggi devinrent les chaussures les plus utilisées par les courtisanes, puis par les dames et par les demoiselles, qui engagèrent entre elles une sorte de compétition à qui aurait les semelles les plus hautes. Le Maggior Consiglio intervint sur la question, et par deux fois (en 1430 et en 1512) interdit "d'utiliser les infâmes chaussures" d'une hauteur supérieure à 20 cm. A chaque fois les dispositions restèrent sans effet.
Cf. giornaledelgarda

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